jeudi 23 janvier 2014

Des nouvelles.... depuis le temps...

Bon, j'ai un peu délaissé ce blog depuis plusieurs semaines...
Il faut dire que voyager n'est pas de tout repos... 
Qu'est ce que ça doit être de travailler avec des horaires réguliers...

Bon pour résumer après un mois passé au Vietnam (sans ma moto). Où j'ai loué une petite suffat 110cc pour parcourir Hanoï - Ho Chi Minh, le bilan de ce voyage est plutôt mitigé.
Côté aventure je n'ai pas été déçu, mais ce pays n'a pas vraiment retenu mon attention. 
Je ne vais pas m'étendre sur la baie d'Halong qui manque vraiment de charme. Comparativement le Milford Sound de Nouvelle Zélande a bien plus de caractère.

Bref, j'ai retrouvé ma moto à la frontière nord du Laos le 31 décembre et j'ai fêté mon réveillon à essayer de la remettre en route car le froid et l'humidité ont eu raison de mes bobines d'allumage.
A force d'acharnement et de tendresse nous avons pu retrouver notre complicité d'antan.

Le chemin s'est poursuivi par les routes escarpées du nord laotien en direction de Vientiane et passé la frontière thaïlandaise j'ai rejoins Bangkok pour organiser le transfert de ma moto en direction de ... la Nouvelle Calédonie.





 Un transfert qui prendra deux mois par bateau pour arriver à Nouméa... où je compte m'installer pour au moins une année...

Mais en attendant, j'ai deux mois à pieds pour continuer mon voyage dans le Sud Est asiatique.

Alors c'est parti, direction les Philippines !




mardi 24 décembre 2013

Cette vidéo s'intitule : j'ai mangé toby et croquette aussi...
Bon appétit bien sûr !



lundi 9 décembre 2013

Good morning Vietnam

Toutes les bonnes choses ont une fin, mon visa pour le Laos se terminant, je décide de continuer ma route vers le Vietnam.
Me voilà à la frontière nord du Laos après Sam Nuea. Je gare ma moto au poste de frontière, mon visa vietnamien que j'avais préalablement payé à Bangkok a débuté depuis hier. Je sors les documents d'importation de la moto au Laos et les documents de ma moto. Le douanier Laotien me regarde d'un air dubitatif et me demande de me rendre au poste douanier vietnamien à pieds. Il n'arrive pas à m'expliquer pourquoi mais je n'ai pas le choix. 
Et voici ce qui s'est passé en version monologue (car on se sent seul dans ces moments là...) :

-"Bonjour Monsieur le douanier, voici mon passeport avec le visa vietnamien, voici les documents d'importation de ma moto au Laos et voici les documents de ma moto...
Comment ça je ne peux pas rentrer au Vietnam avec ma moto ? Parce que ma moto viens de France ??? 
Et pourquoi est ce que ce camion qui vient du Laos, lui il peut rentrer au Vietnam ? 
Ah oui parce qu'il ne vient pas de France... Il n'y a pas d'autres solutions ? 
Et si je glisse ces quelques billets discrètement dans mon passeport est-ce que vous me laissez passer ?
Non, toujours pas ? Je peux rentrer mais sans ma moto... c'est embarrassant ça ! 
Et je fais comment pour aller à Hanoï où je dois rejoindre une amie ? 
Par bus ? Vous êtes sérieux ??? 

Bordel je suis tombé sur le seul douanier non corrompu d'Asie...

Pas le choix, si je veux aller au Vietnam, il me faut laisser la moto à la frontière et continuer en bus...
J'arrive, après quelques heures de recherches et de négociations, à trouver un endroit "safe" (tout du moins je l'espère) pour laisser ma moto : Dans le salon d'une petite guesthouse non loin de la frontière.

Me voici donc embarqué dans le bus magique :




Durant 15h, à 24 passagers dans un bus de 20 places me voici embarqué entres des sacs de riz, des sacs de vêtements et des oiseaux en cage.... je crois ce que qui me donnais le plus envie de vomir ce n'était pas la conduite énervée du chauffeur sur ces routes tortueuses et accidentées ou encore l'odeur de la fiente d'oiseaux mais bien cette musique laotienne à plein volume...
Il faudra qu'on m'explique un jour comment ces gens font pour écouter ça toute la journée à tue-tête !


Et ça c'est le moment où l'on s'est enlisé en voulant doubler un camion...



Le voyage commence à prendre une autre tournure. 

Il est minuit et me voici avec mon sac à dos dans Ha Noï...



Boulimique de découverte tout comme moi, vous allez me demander qui a-t-il d’intéressant, de palpitant, de transcendant à faire au Laos ! Et bien je vous répondrai : pas grand-chose, et c’est ce qui fait son charme ! Même Vientiane, la capitale, a des allures de bourgade. L’une des seules attractions un peu fantaisiste se trouve à la tombée de la nuit près du night market. Une cinquantaine de mères de famille viennent s’aligner sous les drapeaux rouges flottants sur la rive nord du Mékong pour assister au cours de fitness. Un cours de fitness en plein air, qui n’est pas sans rappeler les parades communistes.

Arc de Triomphe de Vientiane


Coucher de soleil à Vientiane, et derrière le Mékong, c'est la Thaïlande


Allez une petite vidéo car ce pays se dévore à moto !




 

mardi 26 novembre 2013



Les routes du nord du Laos sont très tortueuses, mon pneu arrière, qui est devenu carré fait des petits soubresauts à chaque courbe. En effet, pour la première fois de ma vie, je me retrouve avec un pneu arrière carré (je n’ai pourtant pas de side car ;)). Pas très fier mais j’imagine que les longues lignes droites de Sibérie l’ont formé ainsi.
Le pneu avant va être bon à changer également. En attendant je profite des derniers millimètres de gomme pour dévorer ce pays.

A proximité des villages, on aperçoit, ça et là, des gens de tous âges rentrer des champs, le dos chargé de foin, de bois ou autre. C’est assez impressionnant de voir tous ces gens sur les bords de route, à bout de force, le dos courbé par le poids du sac. Je dois dire que je prends plaisir à m’arrêter et à les prendre en stop pour les raccompagner jusqu’à chez eux.

Les réactions sont parfois assez surprenantes. Il me faut souvent parlementer un peu pour qu’ils acceptent car ils ne comprennent pas toujours ce que je leur veux ! 
Il y a les anciens, pas farouches, qui montent volontiers et sont très reconnaissant. Il y a ensuite les enfants, qui trop impressionnés refusent la plus part du temps. Et pour les dames, elles sont trop gênées pour accepter.
Bref, je pense que le temps d’une petite balade, je casse un peu la routine de ces gens qui travaillent d’arrache pied pour subvenir aux besoins de la famille et n’ont que très peu de divertissements.
La barrière de la langue et la timidité exacerbée des laotiens m’empêche la plus part du temps de partager plus avec eux. Peut importe, leur sourire me comble pour la fin de la journée !

Alors, après Luang Namtha, me voilà à Luang Prabang, ancienne capitale du royaume au million d’éléphants. Cette ville portuaire du Mékong est un endroit bien tranquille. Comme dans beaucoup de villes d’Asie du sud est, il y a une colline et un temple dessus. Ici c’est le Wat Chom Si. Quelques sites sont classés au patrimoine UNESCO, à proximité il y a quelques cascades et grottes à visiter.
À la nuit tombante il y a un night market, où l’on peut y manger végétarien à volonté pour 1 euros. Et si, pour les gros mangeurs comme moi, ça ne suffit pas et bien l’on peut toujours se débrouiller pour acheter ces oiseaux mis dans des petites cages en bois (pour être libéré devant les temples), et en faire un tout autre usage ;).

Bon sinon pour les moins courageux, il y a des crêpes et des milkshakes à vendre un peu partout. Et pour dormir, pas besoin de sortir la tente, pour 3 euros maximum il y a des bungalows chez l’habitant en bordure de fleuve… De l’eau courante, une douche, du savon, une serviette, du papier toilette, un lavabo…
Quand je vous dis que tout est facile pour voyager en Asie ! C’est sans doute la raison pour laquelle il y a tant de touristes européens ici. Et d’ailleurs quand parfois il m’arrive d’oublier les raisons pour lesquelles j’ai quitté la France depuis plus de 3 ans et bien je n’ai qu’à discuter avec des français en vacances. Au bout de trois minutes je les trouve obnubilés et névrosés du porte monnaie…
Bon ok, je n’ouvre pas cette parenthèse du tourisme et de la France de manière candide, il faut que je vous raconte la dernière qui m’est arrivée.

Je pense que je n’ai pas besoin de vous préciser mon point de vue sur les vacances organisées et les raisons pour lesquelles des gens choisissent ce type de « voyage pathologique». Je vais me contenter d’énoncer les faits de ce que j’ai vécu l’autre jour.

Tout commença un après midi ensoleillé…  après quelques kilomètres au guidon de ma moto je bifurque sur des chemins de terre, à travers de petits villages bucoliques, à la recherche d’une cascade mystérieuse…  (je vous ai bien planté le décor là ? ;)). Et pour une raison que j’ignore, ce chemin était barré (mais bon ça on s’en fiche). Je fais donc demi-tour, en prenant soin de faire déraper mon pneu lisse à chaque sortie de virage (il y a des petits plaisirs simples dans la vie, mais bon, on s’en fiche aussi car ça n’a rien à voir avec ce dont je veux vous parler…).
Me voilà donc proche de la route principale et j’entrevois un monastère sur main gauche. J’y entre tout doucement pour ne déranger personne et à ma grande surprise un immense bus arrive juste derrière moi. Un bus rempli de touristes… Pour la discrétion c’est raté ! Je décide donc de ranger mon appareil photo et d’enfiler mon casque pour partir. Mais à peine le temps de dire ouf qu’une femme, d’âge mûr, appareil photo autour du cou se précipite vers moi. 
Je tiens juste à préciser, avant de vous énoncer les faits, que l’âge mûr est, comme disait si justement Pierre Desproges, l’âge qui précède l’âge pourri… mais comme disait également M. D, nos propos divergent et dix verges ça fait beaucoup…

Bref, cette dame s’approche de moi, d’un pas pressé, pour me dire quelque chose dont je n’étais pas prêt à entendre. A ce moment j’imagine tout, sauf ce qu’elle va me dire :

« Excusez-moi, est-ce que vous pouvez vous pousser car vous nous gênez pour la photo… »

Cette vieille dame au bord de la sénilité, à peine descendue du bus, accompagnée d’une vingtaine de ses copains de la maison de retraite, avait bien remarqué ma plaque d’immatriculation française pour me balancer ces mots en français sans même un bonjour.
L’image était grotesque : Le bus s’arrête, et comme dans une transhumance, ces sexagénaires suivent studieusement les conseils du guide et s’entassent juste derrière moi et dégainent leur appareil photo afin  d’imprimer à jamais ce monument. 
C’était sans doute écrit au programme de la journée par le tour opérateur : « vous aurez le droit de prendre ce monastère en photo, ne le ratez pas car vous avez payé pour ça ». Et puis comme le chauffeur du bus presse le pas, ils ne peuvent pas se permettre de traîner ici, et surtout on ne sait jamais, peut être que s’ils prennent du retard, le repas du soir sera froid quand ils arriveront à l’hôtel…
Pas facile ces voyages organisés !


« Excusez-moi, est-ce que vous pouvez vous pousser car vous nous gênez pour la photo… » me dit-elle. 
Que répondre à ça ? J’avais plusieurs réponses en réserves, du genre :

Écoute mamy, tu prends ton déambulateur, tu lâches un peu tes amis de belote, tu fais trois pas sur ta droite et tu verras je ne serai plus dans ton champs de vision.

Ou encore :

Qu’est ce que tu t’obstines à prendre des photos, de toute manière tu n’arriveras pas à les transférer sur un ordinateur.

Ou enfin : 

Si ma tronche ne te revient pas sur tes photos je peux te montrer mon cul, j’en ai fait quelques clichés sympas.

Mais que voulez vous, j’ai un surmoi trop développé, alors j’ai tout simplement répondu : Oui je suis sur le point de partir….
What the fuck ??? Le gars il passe des nuits tout seul en Mongolie au milieu des loups, il traverse une quinzaine de pays à bécane et il n’est même pas capable d’envoyer bouler une vieille française ménopausée au Laos ?
Faudra que j’en parle à un psy un jour, en attendant je vais essayer de gérer mon ulcère comme je peux ;)